Nosopharm est une entreprise nîmoise de biotechnologie innovante dédiée au développement de nouveaux médicaments contre les maladies infectieuses. Son pipeline comprend notamment l’antibiotique Noso-502 conçu pour traiter les infections nosocomiales, qui représente un véritable problème de santé publique.
Chaque année dans le monde, cinq millions de personnes meurent des suites d’une infection d’origine bactérienne, en particulier des infections nosocomiales. Celles-ci désignent des pathologies contractées au cours d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital, clinique…). Il peut s’agir d’infections urinaires, d’infections des voies respiratoires ou du sang. Ces maladies sont principalement causées par les pseudomonas aeruginosa, les staphylococcus aureus et l’Escherichia coli, qui présente les souches les plus résistantes aux antibiotiques.
L’antibiorésistance, une menace majeure de santé publique
Escherichia coli développe des plasmides (molécule d’ADN circulaire indépendante du génome de la bactérie), qui lui confère la capacité de résister à un environnement hostile (comme à un antibiotique). Ces fragments d’ADN circulaires, des hyperparasites, contiennent un grand nombre de gènes codant permettant de se répliquer puis de se transmettre à un autre agent pathogène en se conjuguant à l’infini. Une particularité qui favorise l’antibiorésistance, une menace majeure de santé publique. Cette épidémie silencieuse a fait plus d’un million de morts en 2019. Parmi ces décès, 59% sont directement imputables aux agents pathogènes à Gram négatif multirésistants comme l’Escherichia coli.
De l’espoir à l’horizon avec Noso-502
Pour enrayer ce fléau, Nosopharm, une entreprise de biotechnologie innovante française, a développé Noso-502. Il s’agit de son premier candidat clinique dans la nouvelle classe d’antibiotiques appelés odilorhabdins. Ce médicament a été découvert à partir d’une bactérie xenorhabdus. Il doit traiter les principales infections nosocomiales causées par les entérobactéries multirésistantes. En l’occurence Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. Selon une étude publiée en juin par Nosopharm, son antibiotique empêche les complexes bactériens de s’étendre grâce à un nouveau mécanisme d’action inhibant.
Réduction de la proportion de sous-populations résistantes
Une autre étude publiée en octobre dans le cadre du programme GNA-NOW de l’IMI, avec le concours Inserm et North Bristol NHS Trust, confirme la puissante activité antibactérienne de Noso-502 contre les souches les plus problématiques. L’antibiotique réduit considérablement la proportion de sous-populations résistantes capables de se répandre, en ramenant les concentrations de 1,4 % à 0,0003 %. Noso-502 pourrait ainsi réguler à la baisse la virulence des agents pathogènes multirésistants. Si Nosopharm parvenait à produire ce traitement et à le commercialiser, il rendrait un grand service à l’humanité dans un contexte de montée de l’antibiorésistance.
Remaniement du conseil de surveillance de Nosopharm
Pour relever ce pari, le groupe a procédé au remaniement de son conseil de surveillance en juillet 2022. Il a nommé Jacques Dumas à la présidence de l’organe, en remplacement de Jacques Biton en poste depuis 2019. Il y a eu d’autres nominations, dont celle de Sandra Dubos qui représente Kreaxi, un des investisseurs de Nosopharm. Cette équipe doit mettre en place de nouveaux partenariats stratégiques avec des acteurs publics et privés et réaliser le prochain tour de table du groupe. Objectif : poursuivre le développement de Noso-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Plus tard, l’entreprise pourra penser à la production et la commercialisation sous réserve d’autorisation des régulateurs.
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