Petitcollin, le dernier fabricant de poupées artisanales en France, va fermer son site historique d’Etain d’ici le mois de juillet en raison de difficultés financières. La marque continuera toutefois d’exister sur les autres sites de la maison-mère, en particulier dans le Jura.
Cette année, un fleuron du patrimoine lorrain va disparaître après 163 ans d’histoire. Il s’agit de Petitcollin, le dernier fabricant de poupées artisanales en France. Il devrait fermer son site historique d’Etain d’ici le mois de juillet.
Plusieurs décennies d’activités florissantes
La marque Petitcollin a été créée en 1860 par Nicolas Petitcollin, qui a d’abord ouvert à Étain une fabrique d’articles de coiffure en corne et en ivoire. Très vite, il s’intéresse aux produits en celluloïd, suite à l’invention de cette matière plastique en 1856. Dès 1901, il l’utilise pour fabriquer des accessoires de beauté, des hochets et des balles de ping-pong. Avant de se lancer en 1912 dans la production de jouets, en commençant par son petit baigneur. Une poupée en celluloïd que l’on peut plonger dans l’eau.
Aujourd’hui propriété de la famille Weisbuch
Dans les décennies qui suivent Petitcollin devient l’un des principaux fabricants de poupées de France. Grâce à son succès, l’entreprise se diversifie à nouveau en produisant des casques de sécurité pour pompiers et motards à partir des années 1960. Elle comptait alors plus de 1 000 salariés. Mais elle a connu ensuite des difficultés énormes, qui ont poussé ses propriétaires à la vendre en 1995 au fabricant de jouets jurassien Vilac. Ce dernier sera racheté à son tour en 2012 par le groupe nancéien France Cartes, fondé par la famille Weisbuch.
Chute des ventes et entretien coûteux du matériel
Depuis lors, Petitcollin a réduit son effectif pour passer à 10 salariés. Et sa production annuelle a chuté à 15.000 poupées. Selon Laurent Weisbuch, président du groupe Vilac-Jeujura-Petitcollin, l’entreprise meusienne souffrait de charges importantes du fait de machines anciennes et onéreuses en entretien. Elle était aussi et surtout plombée par la chute des ventes face à la concurrence des jouets produits en Asie et qu’on retrouve partout dans le monde. Un tiers de sa production, qui pouvait atteindre jusqu’à 30 000 poupées les années fastes, partait à l’exportation.
Assurance pour la préservation de la marque
Laurent Weisbuch précise que la marque continuera de vivre. Les clients auront donc toujours le bonheur de retrouver sur le marché les fameuses poupées Françoise, Francette et Marie-Françoise, ainsi que les poupons Emilie, Petit Câlin, Câline et Câlinette. Mais la production, les moules et les machines seront délocalisés sur les autres sites du groupe, principalement dans le Jura. La société-mère prévoit également une solution de reclassement pour les derniers salariés du site d’Etain. Petitcollin a été labélisée « Entreprise du patrimoine vivant » en 2007. Elle a motivé la création du festival de la poupée et l’ouverture du Musée de la poupée à Etain en 2009.
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