Deutsche Bank : le marché inquiet des suppressions de postes

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Deutsche Bank a commencé lundi à supprimer des postes à travers le monde, dans le cadre de sa vaste restructuration annoncée la veille. Si ce plan de réorganisation vise à sauver le fleuron de l’économie allemande, son ampleur inquiète les investisseurs qui font chuter le titre de 7% à la Bourse de Francfort.

Une restructuration qui coûtera au moins 7,4 milliards d’euros

Conformément à son plan annoncé le dimanche, Deutsche Bank a commencé à supprimer des postes ce lundi 8 juillet 2019. Au moins 18.000 emplois devraient disparaitre du groupe bancaire allemand sur les 91.500 recensés dans le monde. Deutsche Bank a annoncé également renoncer à son activité sur les marchés actions et réduire ses opérations dans la banque d’investissement et sur le marché obligataire. Cette restructuration lui coûtera au moins 7,4 milliards d’euros. Aussi, le groupe a prévu une baisse de son chiffre d’affaires en 2019, tout en anticipant sur de nouvelles pertes les mois suivants. Le directeur financier, James von Moltke, a déclaré que l’établissement bancaire avait pour objectif de rentabiliser ses activités voire de réaliser un bénéfice en 2020 mais qu’il y avait « une incertitude importante dans ces prévisions ». Cette déclaration a logiquement jeté un froid sur la bourse de Francfort ce lundi. Inquiet de l’ampleur du plan de restructuration de Deutsche Bank, les investisseurs ont fait chuter le titre de 7% à la Bourse de Francfort, après une prise de 3,7% en matinée.

Ce qu’en pensent les investisseurs  

Lors d’une présentation de cette réorganisation à des analystes, Christian Sewing, le président du directoire de la banque allemande, s’est engagé à investir un « montant substantiel » de sa rémunération fixe en actions Deutsche Bank. Il a également indiqué qu’il s’agissait de « réinventer » Deutsche Bank, qui, en cas de perte en 2019, aura fini dans le rouge quatre de ses cinq derniers exercices.

RBC, JPMorgan et Berenberg estiment que ce plan de restructuration est « plus radical » que les précédents. JPMorgan en particulier, neutre sur le titre, relève qu’il reste à voir l’exécution du plan, la croissance des revenus et la motivation des personnels après la restructuration. Pour Berenberg, à « vendre » sur la valeur, la stratégie déployée par Deutsche Bank comporte un risque d’exécution important et laisse peu de marge de manœuvre en termes de fonds propres. Aussi, relève-t-il, le groupe reste exposé à la dégradation du secteur de la banque d’investissement. Toutefois, Citi, à « vendre » sur le titre, estime que l’absence d’augmentation de capital pour financer le plan « pourrait s’avérer optimiste ».

« Nous créons une banque qui sera plus rentable »

Evoquons enfin l’agence de notation Moody’s qui a expliqué qu’elle maintenait sa perspective négative sur Deutsche Bank car le groupe est confronté à « d’importants défis » pour exécuter son plan rapidement. Pendant ce temps, une source proche de l’un des 10 plus grands actionnaires de Deutsche Bank déclare que « C’est une manœuvre risquée mais, si elle réussit, elle aura le potentiel de remettre la banque sur la bonne voie ». Dans une lettre adressée dimanche aux personnels du groupe, Christian Sewing, lui, a dit être persuadé que l’avenir du groupe est plein d’espoir. « Nous créons une banque qui sera plus rentable, amincie, plus innovante et plus résistante », a-t-il écrit.

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