L’équilibre délicat de Google sur le pistage publicitaire

Le géant du web dit vouloir limiter la publicité ciblée sur son système d’exploitation Android afin de protéger la confidentialité des utilisateurs. Tout en préservant les revenus des développeurs d’applications qui en dépendent.

Tim Cook, le patron d’Apple, doit rire sous cape. Lui qui ne rate aucune occasion pour vilipender Google et son système d’exploitation Android dépeints comme non sécurisés pour les utilisateurs. Contrairement à celui de sa firme, iOS, dit tatillon en ce qui concerne le respect de la confidentialité. Eh bien, il est légitime de dire que le constructeur d’iPhone inspire son concurrent sur ce point.

Ce dernier a en effet annoncé, mercredi 16 février, vouloir introduire sur Android de nouvelles mesures destinées à limiter le partage de données entre les smartphones fonctionnant à partir de ce système d’exploitation et les différentes plateformes web. De sorte que le pistage publicitaire soit moins systématique qu’il ne l’est présentement.

Conséquences considérables

Cela rappelle l’App Tracking Transparency (ATT) lancée par Apple en avril 2021 via une mise jour de son système d’exploitation et dont le fonctionnement oblige désormais les applications tierces à requérir l’autorisation des utilisateurs avant de les pister en dehors des plateformes à des fins de publicités ciblées.

Mais Google qui égratigne au passage la firme de Cupertino veut se démarquer de l’approche dite brutale de cette dernière et de ses conséquences. La fonctionnalité de l’ATT à laquelle souscrit 90% des utilisateurs d’iPhone à en croire une étude du cabinet Flurry Analytics datant de mai 2021 et fondée sur un échantillon de cinq millions de personnes, a eu des conséquences considérables pour les acteurs du web dont la plupart dépend de la publicité en ligne.

Deux ans de travaux

Plusieurs réseaux sociaux ont ainsi vu leurs revenus plonger ces derniers mois. Le plus important étant Meta, propriétaire de Facebook, qui s’attend cette année à une perte de 10 milliards de dollars en revenus publicitaires, selon une annonce faite par l’entreprise au début de ce mois. L’exemple typique de ces géants de la tech aux sources de revenus non diversifiées.

Google dont le système d’exploitation est le plus utilisé au monde se donne deux ans pour mettre en place sa réforme. L’enjeu étant de travailler à une fonctionnalité qui même en protégeant la vie privée de l’utilisateur, n’érode pas les gains des développeurs d’applications que ce dernier utilise. Le mastodonte qui abrite 90% d’applications gratuites sur Android sait que son business modèle aussi en dépend d’une certaine manière.

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