L’acquisition d’Activision par Microsoft à l’épreuve de la FTC

Le régulateur américain souhaite, à travers une plainte judiciaire, faire capoter l’accord record de 69 milliards de dollars au motif qu’il nuirait au droit de la concurrence.

La Federal Trade Commission (FTC) dégaine. Dans une plainte formulée jeudi 8 décembre devant la justice, le régulateur américain s’oppose à la conclusion du deal entre Activision Blizzard et Microsoft.

Ce dernier souhaite en effet racheter l’éditeur de jeux vidéo basé à Santa Monica contre 69 milliards de dollars. Soit le plus gros montant impliqué dans un accord entre des figures de la tech depuis le rachat de Time Warner par AOL il y a une vingtaine d’années.

Mais le gendarme américain de la concurrence estime que cela nuirait aux consommateurs, au regard des enjeux impliqués.

Droit d’exclusivité redouté

L’agence actuellement présidée par Lina Khan redoute en effet que l’accord ne marque pour des millions de personnes à travers le monde, la fin de l’accès au jeu le plus populaire d’Activision, en l’occurrence Call of Duty qui revendique 370 millions d’utilisateurs actifs par mois, à en croire l’éditeur.

La FTC craignant notamment que Microsoft également présente dans le secteur des jeux vidéo avec des moyens presqu’illimités pour nourrir ses ambitions, n’en réserve l’exclusivité aux utilisateurs de sa console Xbox ainsi que son service de streaming dédié au jeu Xbox Game Pass.

« Aujourd’hui, nous cherchons à empêcher Microsoft de prendre le contrôle d’un studio de jeux indépendant de premier plan et de l’utiliser pour nuire à la concurrence sur plusieurs marchés de jeux dynamiques et à croissance rapide« , a indiqué Holly Vedova, directrice du Bureau de la concurrence de la FTC dans un communiqué consulté par le New York Times.

Gage de bonne volonté

Une déclaration contestée par Microsoft dont le président Brad Smith estime que l’accord « va stimuler la concurrence et créer plus d’opportunités pour les joueurs et les développeurs de jeux ».

Une position d’autant plus soutenue que la firme a proposé plus tôt cette semaine – sans doute en signe de bonne volonté vis-à-vis de la FTC – de laisser la bibliothèque de jeux d’Activision dont Call of Duty, sur Nintendo Switch pendant 10 ans.

Cela ne satisfait manifestement pas la FTC dont la patronne Lina Khan est une partisane de la lutte contre l’expansion des grosses firmes technologiques, comme en témoignent ses prises de position antérieures contre le géant de e-commerce Amazon.

L’issue du bras de fer désormais engagé entre la FTC et Microsoft pourrait influencer le reste des examens de l’acquisition en cours dans une quinzaine de pays.

 

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